dimanche 25 septembre 2011

poésies

Détail d'une encre de Léa Sorli
http://leasorli.com/


Cette rubrique est spécialisée dans les poésies et l'illustration de poésies :





vous êtes totalement libres de soumettre vos oeuvres plumesques, pour illustrations... soit en commentaires, soit par email à 

plumivore@gmail.com


Détail d'un pastel de Fleur Offwood
Musiques de Fleur





NOUVEAU, mai 2012 :
Nous avons le bonheur d'accueillir cette semaine sur le plumivore une nouvelle plumitive :
Marion Net
qui nous fait découvrir deux de ses poèmes :

Sahara

La vie coule par ci par là
Sans que jamais nous soit donné le mode d’emploi
Le travail, l’argent, les enfants et l’amour
On croit tout tenir dans ses mains
Même si c’est parfois un peu lourd

Puis un jour tout coule entre les doigts
Comme le sable blanc du Sahara;
On se retourne... c’est le désert
Vous croyez que j’exagère ?

Ce jour l’être aimé, jadis, n’est plus ce que l’on croit
Sois même on doute d’être vraiment soi ;
même le boulot part en sucette
exploité mais rebelle, on part la queue basse mais haute la tête.
Y avoir cru dur comme fer, n’empêche pas que ça dégénère

Alors on s’assoit sur le rebord d’une fenêtre
On souffle la fumée de sa camel, avec ses désillusions
On regarde la rue qui passe, sans révolution
Avec le sentiment qu’on peut tout faire, tout être
Mais, n’empèche… on flippe sa race ! C'est con.
Marion Net

pro du verbe

Tout passe, tout casse, tout lasse
ou quand les proverbes ridicules deviennent vrais,
on est parfois le dindon d'la farce, comme dirait perrette à son pot au lait.

Pierre qui roule ne sert à rien, je le sais bien, même si une femme avertie en vaut deux, rien ne sert de courir entre midi et quatorze heure. Ne pas remettre au lendemain L'avenir appartenant à ceux qui se lèvent tôt. La nuit tous les chats sont gris. Et Quand le chat n'est pas là, les grands esprits se rencontrent. Malheureusement, tant que la cruche va à l'eau...

c'est un coup d'vieux à qui on n'apprend pas à faire la grimace, qui m'a rappelé que les choses doivent être vues en face.
Après l'heure ça ne sera plus l'heure, et comme le temps c'est de l'argent...pourtant, j'ai toujours la bourse vide que je connais comme ma poche; décidément, plus on vieillit, et moins on ne comprend.

Quand le verre est à moitié plein, il faut le boire, avant que la coupe ne soit pleine d'eau qui dort, dont il faut se méfier comme le loup blanc.

On n'arrête pas le progrès, après la pluie vient le beau temps, et avec le temps tout fout l'camp.
La vie est tellement belle que même une araignée dans la soirée peut en faire un espoir.
Demain il fera jour et la nuit portera conseil.
Qui veille au grain, ménage sa monture, en n'y allant pas par quatre chemins. Croquer la vie à pleines dents avec les yeux moins gros que le ventre; toujours persister ; et signer d'une main de maitre sans jamais baisser les bras même s'ils nous en tombent, parfois des nues.

La sagesse populaire est souvent moins con qu'elle n'en n'a l'air !
C'est une fin en queue de poisson, mais puisque la fin justifie les moyens...
Marion Net


inventaire
par Marion net, mardi 7 février 2012, 02:54 ·

La vaisselle et la conjoncture
la crise et l'amitié
L'amour et le bouclier fiscal
La tendance et les sdf

Qui va sortir le chien ?
Il fait si froid dehors
La paperasse et l'abonnement chez trucbox
J'ai trouvé de belles chaussures à 25 euros...
portées deux jours,elles se sont déjà cassée en 1000 morceaux
Merde, mais où est mon avis d'imposition ?
Comment ça la qualité, ça se paie...
Même la dame du restaurant chinois est triste, elle fait la gueule.
A la télé, ils on dit que le secteur du luxe ne s'est jamais porté mieux, ouf.
sinon, t'as remarqué ? tout est cher !
Les gens sont éteints,
z-ont même pas envie de râler avec moi,
râler c'est pourtant tout c'qu'il y a à faire,
dans une panne passagère de métro, com-mu-ni-quer !
M'en fous !
j'suis un peu dégouté
la vie c'est pas mal mais le système est mal fagoté.
Qui veut gagner des millions ?
oh,  juste 1, ça m'suffirait ! Même un quart, ou même 10 000 ça me va ... ah!
Et pourquoi,d'abbord,  je pourrais pas en avoir un moi aussi, , un emploi fictif ?
Un parachute doré, un pot de vin, un coup d' pot ?
Un coup d'poker ? Un coup en bourse ? Puisque l'argent n'est qu'un joujou.

C'est injuste, et c'est pas du jeu,
c'est pas comme ça,
que j'avais prévu ma vie d'adulte,
Tant pis, j'me mords les doigts.

Que dire à nos ados ?
' voient bien que l'travail a bon dos
que l'monde est pas très catho
et que leurs vieux deviennent à moitié barjos.
 Ils savent bien, eux, qu'les bons sentiments
mènent souvent aux emmerdements,
et que c'est les pires qui s'en sortent
comme tous ces escrocs, sans menottes !

Alors j'attends la révolution,
dans les yeux de la nouvelle génération,
dans ces petits êtres qui jouaient à deux ans, sur leurs ordinateurs de bébé,
... J'vois bien qu'à seize, ils ne se font pas d'illusions;
L’honnête citoyen n'est plus à la mode ;
mince, où est c'que j'ai mis mon portab' ;
t'as pas une clope ? comment ça j'suis pas un bon exemple ?
'Faut travailler à l'école, petit, sinon tu seras comme ton père,
Déjà que tu ressemble à ta mère...

" Peut mieux faire ! "
La grand mère de Théo s'est faite agressée; Avec la neige, tout est bouché.
La vaisselle et la conjoncture ; et qui c'est qui met la table ?
Mais... c'est quoi c' bulletin ?!

La crise et l'amitié
L'amour et le bouclier fiscal
la tendance et les sdf. Les élections? J'me marre !!!
Des morts dans une tribune de foot
je n'regarde plus les infos
les stars peuvent aller s'faire fout'
j'les regarde plus, j'écris des mots.

La crise internationale et les marchés conclus ,
Le capital du slip et le bouclier fiscal,
le luxe et les sdf, les dettes au cul,
les sms illimités,
pour finir seuls et nevrosés,
banal.
Puisqu'on est tous des névrosés,
dans ce monde de tarés, qui peut s'adapter ?

C'est l'inventaire de mes pensées
en vrac, en direct et re-masterisé.

 Marion Net






Nous avons le bonheur d'accueillir un petit recueil en prose écrit et illustré par Fleur Offwood, qui décidément a tous les talents !
Le plumivore est fier de vous présenter 




« Paris Visions »
Quelques années de croquis en prose.

Fleur Offwood.


Licence Creative Commons
Paris visions de Fleur Offwood, Fleur Dupleich est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France.





Gros Lucas, quand sa mère l'envoie au pain, il attend son tour en reluquant les bonbons dans la vitrine. Quand il repart de la boulangerie, il compte la monnaie "au cas où la dame se serat trompée". Il se ferait bien engueuler par sa maman, Gros Lucas, si elle s'apercevait qu'il manque des sous. Il est nécessaire de préciser que Gros Lucas, son problème, c'est qu'il est trop gros, et qu'à force de manger des bonbons, il risque de finir diabétique, comme son grand-père.
Ceci explique pourquoi Gros Lucas, quand il peut pas toucher, il regarde.



Gros Lucas, quand ses poteaux partent au bal des pompiers du quatorze juillet, il s'assied dans son coin et boit bière sur bière en matant les nanas qui dansent. Sur le chemin du retour, il s'arrange pour être tellement raide qu'aucune fille ne vient l'approcher, au cas où l'occasion se présenterait. Il est nécessaire de préciser que Gros Lucas, son problème, c'est qu'il est trop gros et les princesses d'aujourd'hui n'embrassent plus aucun crapaud.
Ceci explique pourquoi Gros Lucas, quand il peut pas toucher, il regarde.



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Deux alcooliques se tiennent l'un l'autre comme deux béquilles. Le métro freine. Attention, ils vont tomber, se rattrapent aux barres, puis se redressent ; elle, s'appuyant de tout son poids sur lui, et lui, la tête penchée sur elle. Trouve-t-on ça chez une autre espèce animale ?


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Jour de l'an. Fermons les vitres. Ouvrons les huîtres.


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Et voilà une nuée d'enfants, aussi beaux que bruyants. Trois adultes ne parviennent pas à les calmer. Ils vivent comme dans un film, prenant les gens autour d'eux comme des éléments du décor.

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Les vieilles dames viennent aux heures ou il y a du monde, pour voir si le monde veut encore d'elles.

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Des beautés originales
Ont changé la capitale
En grand bateau

Un équipage marginal
Où jamais rien de normal
Ne sort du lot

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Les BOFs : Ils appellent les croyants des bigots, les artistes des parasites, et les amoureux des idiots.


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Les BOFs : ils disent « comme » et « pareil ». Mais pourquoi jamais « différent » ou « unique ».

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Deux filles dans le marais, bien éméchées, recherchant leurs amis : « On a perdu les pédales ! »

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Certaines personnes présentent d'excellentes prédispositions pour le ridicule.

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Dans un train, un homme, arborant un sourire triomphant, à sa voisine qui vient de se réveiller : « vous venez de dormir trois heures à mes côtés, mademoiselle. »

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Et cette fille en after, déchirée comme une lettre d'amour.











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les nuiteux se mettent la tête à l'envers pour mieux remettre leurs rêves à l'endroit.












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Une trisomique hurle après les passants : « je suis handicapée, s'il vous plaît. » Elle pousse des cris à fendre l'âme. Quelqu'un lui tend une pièce. Elle la met dans son sac et se tait, enfin. Les privilégiés de la Porte Maillot savourent ce moment de répit. Mais il est bref. Cinq minutes plus tard, elle reprend sa litanie d'enfant perdue.






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Abasourdi par ces conclusions, il sombra à nouveau dans les limbes où le songe et le souvenir s'enlacent pour entamer un tango insoumis.


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Comme je venais d'embrasser goulûment quelqu'un avant de descendre à Concorde, je sautais sur le quai et m'engouffrais dans les couloirs. Elles étaient partout. Les femmes. Fières, dignes, libres. Il y en avait une joueuse de luth chinois dont les notes se cognaient contre les voutes. Il y avait à contresens, une fille en jean étroit, qui avançait telle une girafe blessée, brandissant une bouteille de bière à moitié vide, comme un trophée. Et puis une autre, un peu plus loin, escortée par deux petits mecs, l'un en costard, l'autre en baskets. Leurs visages penchés sur elle, ils essayaient de la faire rire chacun leur tour. Et derrière moi, dans le lointain, un vieux délabré qui dégueulait à pleines branchies : « toutes des connnnnââââââââssses !!!! toutes des salôôôôôôôôôôôpes !!!! » à l'attention de celles qui, imperturbables, jouaient du luth chinois, de la défonce ou de la séduction.






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Ecrit en rouge au-dessus d'une pancarte « WC condamnés » : mais qu'est-ce qu'ils ont fait pour mériter ça ?





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Ce qui fait sourire la Joconde, c'est qu'elle est la seule à savoir qu'elle est enceinte.






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Les bobos empruntent aux pays pauvres ce qu'ils ont de plus beau.


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Il avait pris l'habitude d'emmener les filles qu'il voulait tester dans un café très moche. Sur un mur de plastique étaient collectées, pêle-mêle des photos de chanteurs : Jimi Hendrix, Georges Brassens, Claude François, Vanessa Paradis... Il demandait à chaque fois : « Pour toi qui est le plus grand parmi tous ceux-là ? Si la fille omettait de répondre « Jacques Brel », il préméditait aussitôt un prétexte pour ne plus la revoir.







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Un porc-épicurien. Il pique, il pique, et puis plus rien.







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Masochisme.

Oublié que j'avais un parapluie sur moi. J'ai donc traversé Paris sous la pluie, portant un sac bien lourd, et suis arrivée trempée.


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Catacombes

Tu n'devineras jamais où j'ai passé la nuit
Une ballade obscure pour voir le sous-Paris
Des couloirs et des cryptes jaunâtres d'argile
Un dédale dans lequel on rampe, on se faufile

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Il a tellement connu la faim
Qu'il n'a plus d'appétit
Il a tant courbé les reins
Qu'il se tient comme un I
Il a tellement regardé
Qu'on ne le remarque plus
On l'a tellement volé
Qu'il est à moitié nu
Il a tellement connu la peur
Qu'il n'a plus peur de rien
Il a tellement connu l'amour
Qu'il n'aime plus que son chien
Il a tellement de frères
Qu'il passe inaperçu
Il y a tant de misère
Que tu l'as déjà vu
Tout ce qu'il ignore du monde
C'est la mort
Il s'endort sur une tombe
Jusqu'aux aurores.






Licence Creative Commons
Paris visions de Fleur Offwood, Fleur Dupleich est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France.



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A venir : des aphorismes de Fleur.








En attendant, je me propose de soumettre quelques poèmes pour ma part, dont j'aimerais une illustration en noir et blanc... le recueil réunira illustrations et poésies. Pour ceux que cela intéresse, envoyez-moi des propositions d'illustration par mail sur plumivore.

                                  Détail d'un pastel de Fleur Offwood
                                       Myspace de Fleur offwood










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Paroles d'une femme de rien
Recueil de poèmes
Adeline Zahnd.






détail d'une encre de Léa Sorli
http://leasorli.com/




Fourmillement 
de puces                     désœuvrées
 aux confins de                                mon cerveau inutile. 
Sur un bateau           en coque de noix,        une bulle de savon. 
Sa surface est lisse                                              et douce au toucher.
 Légèrement molle,                                                   un tantinet visqueuse. 
Avant qu'elle explose, je                                   dois lui déclarer ma flamme. 
J'hésite.                                                                                 Si elle s'offusque ? 
J'entretiens avec ma bulle un échange muet de mots délicats. Je m'attache à elle et elle s'en va.

poème d'Adeline Zahnd








détail d'une encre de Léa Sorl
http://leasorli.com/


proposition sonore :



Détail d'une encre de Léa Sorli
http://leasorli.com/



catatonique


Il est là,
telle une ombre vivante.
Sa vie est suspendue dans un hémisphère qui n'existe plus.

Ses yeux sont perdus dans le temps quand sa pensée nage dans l'espace.

Son corps ne fait rien. 


Sa bouche ne dit plus qu'un mot de temps à autre, un mot collé au réel.
Un mot juste mais froid. Aucune chaleur ne berce plus cet être drapé de solitude.
Il est beau pourtant. Il est très beau.
Profond 
comme un trou béant 
dans 
le 
réel.
Poème Adeline Zahnd



Détail d'une encre de Léa Sorli
http://leasorli.com/


suggestion sonore :



Détail d'une encre de Léa Sorli




Détail d'une encre de Léa Sorli




Maigre comme un Giacometti 
et rugueux comme lui,
il hurle dans la ville sa misère, sa grandeur.
Ses os sont de métal 
et sa peau, d'une boue tiède 
qui par morceaux se détache.
suivit de son ombre 
plus maigre encore que lui, 
l'échine courbée qui erre plus qu'elle ne marche.
 Pascal hante les trottoirs du boulevards Saint Michel. 
Il est un grand artiste du bitume qui le loge. 
Fin de parcours épique dans sa vie 
chaotique. 
L'abandon a finit par avoir le dessus. 
La guerre à l'amour perdu la partie. 
La mort s'en vient, même la tristesse n'a plus lieu.
L'insuffisance de tout face à la suffisance de tous.
Pascal n'est plus.
Cette nuit est la sienne.
Demain un enfant naîtra au monde.
Un autre cri s'élèvera dans l'univers.
Une vie.
poème d'Adeline Zahnd
Détail d'une encre de Léa Sorli





Il mange à profusion, il engloutit le monde comme avec peur.
Un appétit gigantesque à vous exploser la panse rien qu'à le regarder.
Et pourtant il est maigre comme une vache indienne.
il rote et pète à profusion pour sanctifier le monde qui lui a porté vie.
Sa présence est paisible et sensible. Son âme éclairée vit en parfaite symbiose avec ce corps turbulent, hôte farfelu de plus en plus libre avec le temps.
Poème Adeline Zahnd









Dialogue de sourds


Le regard féminin :
Amour a les yeux sûrs.
La démarche de l'homme :
un mystère dans le chaos.
Pourquoi savoir ?
d'où vient sa légèreté ?
Amour est Dieu serein.
Tu souris comme un enfant
et ris comme un géant.
Tu m'intrigues.


Dans tes yeux, j'ai lu ton avenir,
mon ange. 
Tu  as tellement de pouvoir.
Pourquoi, pourquoi as-tu regardé ce que je suis ?
Je ne suis qu'un mur parmi le décor.
Une statue lisse sur ton passage,
d'un médiocre sculpteur qu'on ne regarde pas.
écoute les, les autres, qui se moquent de moi.
Il n'ont pas tord, amour.
Je ne vaux pas ton coeur.
Mais je suis honorée que tu m'aies regardée.
J'en suis profondément changée.
La statue se demande si 
finalement la vie ne vaut pas d'être vécue.
Poème Adeline Zahnd





La pensée mâle :
J'ai possédé des corps parfaits
De conscience je sombrais
De mon sexe jaillissant naissait
Cette solitude que je connais
Vague submergeant 
mon insouciance
Magical flies away


Te crois-tu donc 
hors de la dance ?
We got to build
away-


ALLUMES LA LUMIERE
MON AMOUR
ET VIS 
ABANDONNES-TOI
ENTIERE
ET JOUIS...
… NOTRE AMOUR
Poème J-M D.





L'égarement :
Le silence de l'attente. Un tremblement de l'être.
Au milieu de ce flot de visiteurs qui ne visitent que des noms,
folie absurde qui me gagne,
Je suis.
Dans un monde sans portes, peuplé de courants d'air.
On dit qu'il fait bon travailler dans la lumière ?
Je ne vois que des caméras et des enregistreurs sourds.
les ombres se déchaînent au fond de mon cerveau, 
les êtres se transforment en personnages d'une pièce sans nom :
Ma vie.
Tu es là, beau et altier. Tu es mon seul radeau dans cet univers froid. 
Tu es mon soleil, un Dieu.
Tu m'apportes ton ticket comme on apporte un billet doux.
Mais j'attends mieux de toi. Comme d'un chevalier au secours de sa belle.
Rien ne vient.
Je ne suis pas belle.
Pourtant je t'aime.
C'est beau l'amour.
Mais pas moi.
Moi je reste ce petit déchet, petite crotte sur ma chaise.
Je ne vaux rien.
Poème Adeline Zahnd



Le cri du mâle :
HEY STRANGER
GIMME YOUR HAIR
GIMME YOUR FACE
GIMME YOUR BODY
I KEEP MY HEART
I FINALY KEEP 'EM 
ALL
COS I'M THE ONE
COS I'M MY ONE
COS I LOVE HER


Je ne peux lutter 
contre l'apparence
Moi qui décidais
de m'en dévêtir
Habits de lumière
brûlés par le mensonge
Je crains ton retour
Poème J-M D.



L'aveuglée :
J'ai bien vu tout ton être se recroqueviller comme un petit-pois.
Petit géant malade de mon silence coit.
Ton coeur s'est effrité en un oiseau de sable
J'ai reconnu ses cris, sa muette agonie.
Pourtant je ne voyais que cet autre éphémère...
Présence étrange, tout puissant éphèbe, maître fantasmagorique
qui vampirisait mon corps, mon esprit s'est rendu.
Seul en moi, le coeur saignait encore, témoin 
muet, sanglant, de nos amours crissantes. 
Comment faire pardonner mes tortures sibyllines ?
Ces jours, ces heures, ces mois à tenter de me cacher à toi,
peine perdue.
Fatals ses jours furent.
Et pourtant.
Le soleil, chaque matin. Ta présence.
L'oubli ?
Non.
Je sais, tapis dans le sombre recoin,
Ce souvenir est là.
Mais tu aimes la lumière.
J'aime ce caractère.
Poème Adeline Zahnd




suggestion sonore :





Ma vie pour un nuage, 
d'amour est le rêve.






Au-delà de nuages
il y a des rivages
d'eau salée et d'eau 
douce comme la 
fleur d'oranger.


de l'eau sur un nuage
rêve écrasé, 
je t'aime. Sans toujours bien comprendre ce
qu'il se passe autour.






suggestion sonore :




Licence Creative Commons
Paroles d'une femme de rien de Adeline Zahnd est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France.







Un petit poème de Jacques Prévert
in : Paroles
(folio p 69)


Compagnons des mauvais jours
Je vous souhaite une bonne nuit
Et je m'en vais.
La recette a été mauvaise
C'est de ma faute
Tous les torts sont de mon côté
J'aurais dû vous écouter
J'aurais dû jouer du caniche
C'est une musique qui plaît
Mais je n'en fais qu'à ma tête
Et puis je suis énervé (e).
Quand on joue du chien a poil dur
Il faut ménager son archet
Les gens ne viennent pas au concert
Pour entendre hurler à la mort
Et cette chanson de la Fourrière
Nous a causé le plus grand tort.
Compagnons des mauvais jours
Je vous souhaite une bonne nuit
Dormez
Rêvez
Moi je prends ma casquette
Et puis deux ou trois cigarettes dans le paquet
Et je m'en vais...
Compagnons des mauvais jours
Pensez à moi quelquefois
Plus tard...
Quand vous serez réveillés
Pensez à celui qui joue du phoque et du saumon fumé
Quelque part...
Le soir
Au bord de la mer
Et qui fait ensuite la quête
Pour acheter de quoi manger
Et de quoi boire...
CDMJ
je vous souhaite une bonne nuit...
Dormez
Rêvez (peut-être)
Moi je m'en vais.



imposition sonore :
SUFI MUSIC, tree of patience





!!!!!!!!!!!!!!!  NEW  !!!!!!!!!!!!!


un petit extrait de
TENTATIVES
(Quelques années d'espèces d'aphorismes)
par
Fleur Offwood





Il n'est de fête qui ne soit assombrie par quelque rencontre détestable de la solitude.


*


S'acharner à faire passer l'autre pour un con, afin de mieux camoufler qu'on en est un.


*


L'erreur : jalon de l'initiation et rançon de l'audace.


*


La délicatesse est souvent le moyen le plus sûr de persuader l'autre.




*


Il en est qui parlent et d'autres qui écoutent.
Lorsque les premiers s'accusent de s'être trop épanchés, les seconds déglutissent la frustration de s'être par trop tus.


*


L'artiste est à l'origine d'une catharsis orgasmique.
Certains vont se contenter de jouir.
D'autres donneront naissance.


*


Il est de ces musiciens qui avalent des partitions et les recrachent tels des orgues de barbarie.



*


L'auteur d'une vision se passe de la désapprobation d'autrui pour croire en ce qui voit.




*




Certaines femmes fardent leurs yeux pour mieux dissimuler leur cécité.



*



Brel, quand il chantait, semblait redécouvrir ses brouillons avec la même émotion.




*



Nous perdons parfois pus de temps à chercher des armes ailleurs, qu'à nous servir des outils de notre propre milieu.




*



L'échec régulier condamne certains à la naïve espérance, d'autres au cynisme désabusé.




*




Les huîtres bâillent, les emballages se flétrissent, le saumon pue : Noël, chaque année plus blasé.



*



RIEN n'est pure vision. Tout est déclinaison.




*



Prokofiev : insolent envers l'harmonie comme un adolescent envers sa grand-mère.




*




Je vous vois. Je tue TOI.



*



Un jour je mourrai. Par étourderie.



*



On est d'autant plus blessé par ceux qui sont censés nous protéger.



*


Garder la passion pour l'oeuvre, et le flegme pour autrui.



*


En ce qui concerne la santé et la loi, je me suis toujours efforcé de me tenir en forme et à carreaux. j'ai toujours haï ces endroits d'où 'on sort plus malades qu'on y est entré, comme les hôpitaux. Ou plus vicieux, comme les prisons.


*


La réalité, c'est ce qui reste quand on y croit plus.




*


Ils leur faudra toujours un bouc émissaire pour leur cauchemars, comme pour leurs fantasmes.



*



Le ressentiment se repaît de silence. Pour l'anéantir, rien de tel qu'un hurlement.



*


Les intellos. Ils se repaissent de grands esprits comme les barbares mangeaient le coeur des braves, pour en tirer quelque force;







Licence Creative Commons
Tentatives de Fleur Offwood, Fleur Dupleich. est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France.

4 commentaires:

  1. Whaouh !!!!
    i love it and you !!!

    bravissimo bellissima !

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  2. merci jeune-fille :)
    je suis heureuse que cela te plaise ! Moi aussi cela me plait.

    Au cours de mes divagations sur internet je suis tombée sur un beau site de poésie surréalistes contemporaines...

    Bonne lecture : http://www.revuenomades.ch/ce_numero_nest_pas_valable.html

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  3. Une adresse à retenir en matière de poésies !

    http://poesie.webnet.fr/vospoemes/coups_de_coeur.php

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  4. Je vous transmets un petit message de Fabrice Harmant qui a préféré ne pas se loguer sur le blog, et a préféré notre email :

    "Bienheureux de te retrouver ici Adeline, ta parole est belle et résonne dans les fibres de notre être ; certains de ses accents me font penser à ceux de Danielle Collobert. Continue à faire jaillir ainsi des étincelles de vie.
    Fabrice"

    merci à lui.

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